La délimitation de « patrimoine culturel immatériel » dans le contexte culturel chinois - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

La délimitation de « patrimoine culturel immatériel » dans le contexte culturel chinois

Auteurs : Wu Bing’an

Extrait de «  « Etudes sur la protection du patrimoine culturel immatériel en Chine », Editions de l’Université normale de Beijing, 2005 »

1. La notion de « patrimoine culturel immatériel », son origine et sa prise de forme

La notion de « patrimoine culturel immatériel » est liée à 30 ans de protection du patrimoine culturel mondial :

Première étape : la « Convention pour la sauvegarde du patrimoine mondial » a été conclue à Paris en 1972 dans laquelle a apparu la notion de « patrimoine mondial » et le travail de protection s’est entamé.

Deuxième étape : les « Recommandations sur la protection des cultures traditionnelles » ont été lancées à Paris en 1989, dans lesquelles a apparu la notion de « culture traditionnelle » (ou culture populaire ) et se sont entamés les travaux de protection des cultures traditionnelles.

Troisième étape : en 1998, ont été promulgués les «Règlements sur la distinction des chefs-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité », déclenchant les candidatures à la liste des chefs-d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Le 18 mai 2001, la première liste des chefs-d’oeuvre a été proclamée. Parmi les 19 chefs-d’oeuvre, 6 de l’Asie, dont l’opéra Kunqu chinois. En 2003, la deuxième liste a été proclamée, sur laquelle l’art musical du Guqin chinois. Le 17 octobre 2003, les Etats membres de l’UNESCO ont adopté la « Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ». En août 2008, la Chine est devenue pays membre de cette convention. Depuis, le terme « patrimoine culturel immatériel » est entré dans le vocabulaire officiel chinois et utilisé beaucoup par les chercheurs.

2. Les clés de la délimitation de « patrimoine culturel immatériel » dans le contexte culturel chinois

La première clé ne consiste pas en compréhension de « patrimoine culturel », mais en mauvaise compréhension de « immatériel », un mot qui peut être expliqué de différentes façons. Il faut comprendre ce terme en le comparant à « matériel ». « Immatériel » peut être compris dans la pratique, comme par exemple l’art d’un artisan, mais pas ses oeuvres.

La deuxième clé est de trouver un terme semblable à « patrimoine culturel immatériel », mais bien connu et facile à accepter par les Chinois. Dans ce cas-là, nous proposons « le patrimoine culturel traditionnel ».

La troisième clé est, dans les opérations pratiques de la protection culturelle, de démontrer de façon scientifique la relation entre la « culture immatérielle » et la « culture matérielle », dans le but de faire mieux voir ce que c’est les objets de la « culture immatérielle ».

La quatrième clé est de se conformer à la définition de chef-d’oeuvre du patrimoine culturel immatériel à l’échelle nationale au moment de poser sa candidature. On peut voir, à titre de référence, « Candidature à la distinction de chefs-d’oeuvre du patrimoine culturel immatériel à l’échelle nationale ».

La cinquième clé est de bien comprendre que les « espaces culturels » des objets protégés du patrimoine culturel immatériel sont l’essentiel d’une telle candidature.

La sixième clé est de garantir la représentativité et l’authenticité des oeuvres proposées.

Enfin, il faut comprendre que le « patrimoine culturel immatériel » est un terme qu’on utilise dans les pratiques et non un concept purement théorique.

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