L’urgence d’un dialogue transculturel et les difficultés qui en résultent - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

L’urgence d’un dialogue transculturel et les difficultés qui en résultent

Auteurs : Le Daiyun

Extrait de «  «Sciences sociales », Numéro 1, 2009, pp. 173-177 »

1. La longue histoire du dialogue transculturel en Chine

A l’époque des Jin de l’est, le bouddhisme fut introduit en Chine. Le dialogue entre le bouddhisme et la culture chinoise se déroule surotut autour des points communs entre les deux. Au 17e siècle, la culture occidentale et la culture chinoise se rencontrent. Au cours de ce dernier dialogue, on fait aussi des efforts dans la recherche des points communs, sans négliger toutefois les différences entre les deux. La découverte des différences apporte de nouveaux éléments dans la culture chinoise. Après, a lieu le dialogue entre la culture chinoise et d’autres cultures, qui dure plusieurs centaines d’années, et dont les modalités restent les mêmes : recherche de points communs et recherche de différences.

2. L’urgence d’un dialogue transculturel à l’heure actuelle

Dans cette nouvelle époque, un dialogue transculturel paraît plus urgent que jamais, pour les raisons suivantes : premièrement, le temps et l’espace change ; deuxièmement, une réflexion sur cent ans d’expérience ; troisièmement, les conflits culturels affectent de plus en plus sévèrement le futur de l’humanité ; quatrièmement, un changement de direction en philosophie.

3. Les difficultés d’un dialogue génératif

Ce qu’on entend ici par dialogue génératif, c’est le dialogue génératif transculturel qui se caractérise par un objectif à atteindre, un effet à réaliser et qui recherche une rénovation pour résoudre les problèmes. Résultent d’un tel dialogue des contradictions et difficultés suivantes :

D’abord, une contradiction entre la généralité et la particularité. Une rupture entre les deux peut affecter gravement l’harmonie dans tous les domaines et rend difficile le déroulement du dialogue, et difficile aussi un développement social. La reprise de communication, le comblement de rupture et le retour à une relation normale entre la généralité et la particularité sont des échelons importants pour développer une culture plurale, protéger l’écologie culturelle et adoucir les conflits culturels.

Ensuite, au cours du dialogue, il est parfois contradictoire de garder la pureté d’une part, et d’absorber ce qui est profitable de l’extérieur. L’influence et l’absoption mutuelle des deux cultures n’est pas un processus d’assimilation ou de mélange, mais la transformation d’une chose en nouveauté dans un environnement différent. Les nouveautés ainsi créées ne gardent plus la pureté des choses primordiales, mais passent de la pureté ancienne à une pureté nouvelle.

Et puis, la relation entre le soi et l’autre comme acteurs d’un dialogue est aussi un problème compliqué. Partant du « soi », on veut assimiler « l’autre » en essayant de le persuader d’accepter les idées du « soi ». La conséquence en est de sacrifier les originalités de l’autre pour qu’il soit assimilé au « soi ». Ce n’est pas une nouvelle « harmonie » qui sera produite, née des points communs et des différences originelles, mais une perte de tous les deux.

Enfin, il existe ausi le problème de propos employés dans le dialogue transculturel. La condition préalable d’un dialogue égal est que les deux parties du dialogue disposent de propos compris et acceptés par les deux et qui servent à une bonne communication. Pour le moment, les difficultés que rencontrent les pays en voie de développement, c’est qu’ils sont obligés de recourir aux les propos des pays développés, qui prédominent et sont utilisés dans les domaines politiques, économique et culturel, et cette prédominance n’est due qu’à leur puissance politique et économique. Cela constitue des obstacles au dialogue égal, et pour les surmonter, il faut que les parties du dialogue aient un sens d’égalité. Bien des occidentaux ne comprennent pas, et ne veulent pas comprendre les civilisations qui ne sont pas les leurs, en considérant leur propre culture supérieure aux autres. Et de cela, ils pensent que leur culture doit transformer et dominer d’autres cultures. Ce n’est qu’avec un sens d’égalité que les deux parties du dialogue peuvent trouver un sujet qui intéressent les deux et en discuter de différentes positions et sous différents angles.

En un mot, le dialogue transculturel dans l’ensemble du monde a une urgence inévitable. C’est la responsabilité de chacun de promouvoir le dialogue et d’atténuer les conflits.

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