De l’importance des questions environnementales dans le développement de l’agriculture et des zones rurales - 中欧社会论坛 - China Europa Forum

De l’importance des questions environnementales dans le développement de l’agriculture et des zones rurales

Auteurs : Ouyang Xiaoguang, He Gehua (Centre chinois du développement des technologies agricoles ; Direction des sciences et technologies pour le développement social, du Ministère des Sciences et Technologies)

Date : 2007 – n° 5

Publié par Zhongguo Keji Luntan (Revue « Forum des sciences et technologies en Chine »), pp. 109-113

La Chine a réalisé des progrès considérables dans le domaine du développement de son agriculture et de son économie rurale. Toutefois, l’application d’idées, concepts et modèles de développement rétrogrades a entraîné au cours de ce développement une série de graves problèmes environnementaux qui peuvent être résumés en dix points.

(1) La pollution diffuse : la quantité de pesticides et d’engrais chimiques utilisée dans la production agricole est excessive et leurs résidus persistants dans le sol constituent la principale source de pollution diffuse. Chaque année, la quantité totale de pesticides déversée en Chine s’élève à 1,312 millions de tonnes ; la consommation d’engrais azoté atteint en moyenne 224,8 kg par hectare sachant que le plafond admis à l’international est de 115 kg par hectare et que 17 provinces dépassent ce plafond.

(2) La désertification : la Chine compte 1,74 millions de kilomètres carrés de terres désertifiées, ce qui représente 18,1% de l’ensemble du territoire ; les pertes directes liées à la désertification se montent à plus de 54 milliards de yuans (environ 5,2 milliards d’euros).

(3) L’érosion des sols et le ruissellement : à ce jour, cette érosion concerne en Chine une superficie d’environ 150 millions d’hectares, soit un sixième de son territoire, et concerne près d’un millier de districts.

(4) La pénurie d’eau : la quantité moyenne d’eau disponible par personne est très faible en Chine, la répartition géographique des sources d’eau est inégale ; les années de précipitations normales, le manque d’eau s’élève à 40 milliards de mètres cubes. Le gaspillage de l’eau est un phénomène grave en Chine : dans la plupart des zones cultivées, l’irrigation par submersion ou inondation est encore pratiquée, l’irrigation économe en eau ne concernant que 35% des surfaces irriguées.

(5) La destruction des zones humides : les pressions démographique et économique menacent directement les zones humides et leur biodiversité. Parmi les 376 zones humides faisant l’objet d’une étude, 114 sont menacées par des défrichages ou des transformations irréfléchies, 98 sont menacées par la pollution environnementale, 91 par une exploitation excessive des ressources biologiques, 30 par l’envasement et l’ensablement, 25 par un usage inconsidéré des ressources en eau.

(6) La pollution de l’air : ces dernières années, la pollution de l’air provoquée par le brûlage des pailles et résidus de cultures a sérieusement affecté les zones environnantes. D’après l’Administration étatique chargée de la protection environnementale (SEPA), le brûlage des pailles est un phénomène qui empire d’année en année.

(7) La pollution par les déchets ménagers : 41% des villages chinois ne disposent pas d’un service centralisé d’approvisionnement en eau ; 96% ne bénéficient pas du tout-à-l’égout ni de dispositif de traitement des eaux usées ; dans 70% des villages, les habitations et les lieux d’élevage ne sont pas séparés ; 90% des villages utilisent encore des latrines sans eau (toilettes sèches) ; 90% ne disposent d’aucun moyen de lutte contre les incendies ; dans 89% des villages, il n’y a pas de système de collecte et de traitement des déchets.

(8) La pollution des élevages : le développement accéléré de l’élevage industriel a provoqué ces dernières années un accroissement continu et inquiétant de la pollution liée ; la quantité totale des déchets polluants de l’élevage est désormais supérieure à celle des déchets industriels solides.

(9) La pollution des produits agricoles : les substances polluantes et toxiques provenant de la pollution diffuse induisent une pollution passive des produits agricoles, qui coexiste avec la pollution active liée à l’introduction par l’homme de matières polluées dans le processus de production agricole.

(10) La pollution industrielle : elle provient essentiellement des entreprises rurales, qui pour la plupart n’ont aucun dispositif de préservation de l’environnement ni de traitement de la pollution.

Le manque de moyens scientifiques et technologiques est la cause principale des différents problèmes évoqués précédemment. L’introduction de tels moyens permettra d’améliorer efficacement l’environnement écologique et d’éliminer la pollution à la source : ces moyens scientifiques et technologiques sont la solution clé à ces problèmes. Les domaines technologiques qui se rapportent aux problèmes environnementaux liés au développement de l’agriculture et des zones rurales sont nombreux : les techniques concernent entre autres la protection et la restauration de l’environnement naturel, le recyclage agricole, l’agriculture propre (et raisonnée), la surveillance et le contrôle de la sécurité des produits agricoles. Comme le développement de l’agriculture et des zones rurales en Chine accuse un relatif retard, l’introduction des moyens scientifiques et technologiques du développement doit donc s’appuyer sur l’investissement public.

Pendant plus de vingt ans de réformes, différents modes d’introduction de techniques agricoles ont été mis en oeuvre, dont les principaux sont les suivants :

(1) la mise en place de projets spécialisés de promotion du développement et de l’application de techniques adaptées aux zones rurales ;

(2) le déploiement d’unités expérimentales dans des zones déterminées pour promouvoir l’application intensive des technologies de pointe et ainsi mettre en avant leur exemplarité ;

(3) l’organisation de recherches d’avant-garde pour offrir un support technique aux problèmes environnementaux liés au développement de l’agriculture et des zones rurales ;

(4) la promotion d’un environnement social et d’un système tournés vers l’application des techniques adaptées aux zones rurales.

Depuis le 10ème plan quinquennal, dans un souci de résoudre les problèmes environnementaux liés au développement de l’agriculture et des zones rurales, la Chine a déjà entrepris des travaux d’orientation scientifiques et techniques mais les recherches et dispositions stratégiques et systématiques font toujours défaut ; les investissements et le soutien des pouvoirs publics n’ont pas atteint le niveau espéré et les applications techniques continuent également à poser certains problèmes. La thèse des auteurs consiste, sur la base d’une « vision de développement rationnel » et dans le cadre de la construction d’ « une société harmonieuse », à proposer des solutions concrètes pour le développement technologique de l’agriculture et des zones rurales, telles que le renforcement de la recherche en technologies logicielles, le déploiement du « Spark program » pour la promotion de réalisations scientifiques et techniques majeures, le renforcement de l’éducation des paysans et l’augmentation des investissements d’infrastructure.

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